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Piloter un "Healthcare plan" : carotte et bâton à l'américaine

Voici comment un assureur et un employeur peuvent s'entendre pour (tenter de) maîtriser les dérives d'un régime de santé d'une grande entreprise aux USA :

  • Chaque année, le salarié - et son conjoint s'il est couvert aussi - doit passer une visite médicale chez son médecin référent (le plus souvent dans un centre médical), faire une analyse de sang et contrôler son indice de masse corporelle. 
  • 5 points sont contrôlés et comparés à une norme, elle-même pondérée par l'âge et le sexe notamment
  • Chaque adulte doit obtenir au moins la moyenne sur 3 des 5 points. A défaut, il doit payer un supplément de 700 € sur son assurance annuelle ! (654 € actuellement)
  • Mais la personne peut montrer son désir de s'amender et ainsi alléger voire supprimer la pénalité financière. Elle obtient des points par exemple en s'inscrivant à un cours de gym et en fournissant ses performances sportives via un smartphone connecté.
  • Indépendamment de ce programme de contrôle, tout assuré doit obligatoirement mener au moins 2 opérations de dépistage par an dans une liste qui lui est proposée selon son sexe et son âge.

Est-ce que ces mesures sont efficaces pour améliorer la santé de la population concernée ? Je n'ai pas d'infos sur l'équilibre du régime en question. Il semblerait que les salariés soient collectivement concernés par leur santé et participent volontiers aux activités sportives et bien-être proposées par l'employeur régulièrement.

De telles mesures pourraient-elles être acclimatées en France ? Non, en tout cas pas pour les salariés, dont la cotisation doit être uniforme, sous peine de perdre le bénéfice des exonérations sociales. L'assureur Générali a lancé fin 2016 une offre fonctionnant à l'inverse : l'assuré à des cadeaux s'il respecte un certain nombre de critères (faire de la gym...), mais la cotisation reste uniforme.

En revanche, un régime français devrait pouvoir instaurer ce type de mesure aux conjoints. Mais la mesure pourrait être difficile à faire passer, pour un levier relativement minime - avec la généralisation des couvertures santé, les conjoints sont couverts s'ils ont un emploi. Par ailleurs les assureurs français devraient s'organiser pour exploiter les résultats médicaux et envoyer des appels de cotisation. A creuser.

Manuèle