Au 10 mars 2022, l'entourage du tout nouveau officiellement candidat Macron fait savoir que son programme électoral à paraître comprendra un volet Réforme des Retraites.
Chacun se souvient que Macron président élu en mai 2017 avait lancé un chantier de réforme des retraites en visant un Système Universel de Retraite (SUR), alors que ce thème ne figurait de façon explicite dans son programme électoral.
Chacun se souvient que les esprits s'étaient fortement échauffés, au point d'user le rapporteur du projet Delevoy et conduire à sa démission. Les couacs au sommet de l’exécutif ont été nombreux, entre les tenants d'une réforme systémique vaste et eux prônant des ajustements paramétriques rapides avec un âge pivot de retraite à 64 ans.
Chacun se souvient de la beauté théorique du projet de SUR et sa simplification très chatoyante sur le papier, mais aussi de ses nombreux défauts pratiques et essentiels, notamment :
- Dans sa version initiale le SUR écrasait tous les avantages accordés aux femmes actives (oubli de la transposition des durées pour enfant notamment) et aux femmes non actives (quasi fin de la réversion),
- Des régimes professionnels "spéciaux" se voyaient littéralement siphonner leurs réserves par le SUR (notamment les avocats qui ont été dès le départ vent debout contre la réforme),
- Une crainte par certains - injustifiée pour d'autres - de spoliation des cadres au profit de l'ensemble des actifs,
- Une mise en œuvre progressive au timing délirant, étalé sur 50 ans.
Les grands régimes spéciaux devant se fondre dans le SUR, les représentants de celui des cheminots avaient eu beau jeu de lancer un mouvement de grève perlée très efficace qui a perturbé la vie des gens pendant des mois.
On découvrira la méthode prévue par le futur gouvernement : une simple réforme paramétrique et le recul de l'âge légal pour les salariés du privé ? quid pour les régimes spéciaux ?!
Un énième chapitre de la saga des retraites s'ouvre.